Et voilà, l'aventure, c'était en 2015 !
Mais depuis, le virus est pris et l'envie de recommencer cette aventure si forte et enrichissante est bien là !
Petite nouveauté pour 2016, notre équipe s'est un peu modifiée. Valérie ne pourra participer pour des raisons personnelles et Rose-Marie reprend le flambeau. Comme l'année dernière, nous soutiendrons Fibromyalgie France de notre mieux.
Par contre, comme l'année dernière, nous avons besoin de vous pour réussir à rassembler assez d'argent pour pouvoir partir, nos deniers personnels n'étant pas suffisants...
Journal de notre aventure 2016:
Mardi 15/11/2016
Après de longs mois d’efforts pour réunir la somme nécessaire et d’entrainements, le jour du départ est enfin arrivé !
Levées à 4h du matin pour attraper le train pour Massy, direction Orly Sud. A l’aéroport, les GROS sacs roses se multiplient peu à peu. On récupère notre « kit de démarrage » avec bracelets à QR code intégré (pour nous identifier en cas de décès ?!!??), étiquettes pour nos sacs, badges,… Et c’est parti pour 8h30 d’avion !
A l’arrivée, nous sommes accueillies par un groupe de musique, Steve et les Alizés locales. Nous en profitons pour mettre en valeur Fibromyalgie France sur nos tee-shirts enfilés rapidement à la sortie de l’avion.
Accompagnées par une musique de carnaval, nous nous rendons au pot d’accueil et nous retrouvons quelques équipes de l’année dernière.
Après une bonne heure de bus (et le seul vomi de la semaine !), nous arrivons au premier bivouac à Grande anse où nous resterons 3 nuits. Installation rapide mais briefing interminable qui fait monter la pression en annonçant que l’édition 2016 serait plus corsée que celle de 2015. Notre Gaz’elle C (Rose) se décompose à vue d’œil. On comprend maintenant l’importance et la nécessité du QR code !
Repas rapide et première nuit chaude et non reposante sous la tente. Cette année, les douches sont presque grand luxe quoique toujours aussi fraiches avec des rideaux suffisamment larges mais panneaux intérieurs ajourés ! Adieu intimité, bonjour promiscuité !
Mercredi 16/11/2016
Officiellement, c’est une journée d’acclimatation mais le encore gentil Frédéric Gallois nous annone une épreuve « apéricube » de kayak de 6km pour le matin. 4km d’échauffement et de prise en main du matériel et 2km chronométrés avec 750m de course à pied pour déterminer le classement de chaque équipe sur une compétition ultérieure.
Lever à 5h en musique car, comme dirait Steve « réveil tonique, réveil en musique ! » et départ pour le Village de la Poterie à Trois-Ilets.
Dès le départ, nous nous rendons compte que cette discipline n’est vraiment pas pour nous ! Petit passage difficile dans la mangrove à slalomer entre les autres concurrentes et à ne surtout pas rester coincées dans les racines de palétuviers ! puis vient le moment de tout donner pour la portion chronométré. Le départ se fait à partir d’un bateau et c’est parti : gauche, droite, gauche, droite… Au démarrage, la gêne involontaire (bien que spécifiée par Mme Chrono) provoquée par une l’équipe 38 nous fera perdre quelques précieuses secondes. Le passage à la course a été difficile car nos jambes étaient ankylosées par le kayak mais nous sommes quand même parties comme des bombes à 12km/h !
La dernière équipe accueillie, le repas pris, nous prenons le temps de visiter le Village avant de reprendre le bus pour le bivouac. Nous profiterons de la plage pour faire des photos prises par Coralie Balmy pour les sponsors et bien sûr se baigner. Moment de détente appréciable car si rare !
Le moment du briefing nous fera comprendre que maintenant on ne rigole plus : la compétition et le raid commence pour de vrai demain après la mise en jambes (en bras aussi) d’aujourd’hui. Gaz’elle C déteste alors Gaz’elle A !!! Heureusement, un groupe folklorique adoucira un peu les craintes et mettra de l’ambiance pendant le repas.
Jeudi 17 novembre
Debout de nouveau à 5h, ça pique les yeux, ça pique le dos !!! Au menu du jour, un petit trail de 10km avec un petit dénivelé de 500m à Grande Anse. Pendant ce très joli parcours entre sentiers côtiers, forêt et même remontée de rivière, nous avons fait connaissance avec les Fab’uleuses, équipe n°2, avec qui nous franchirons toutes les difficultés de cette course jusqu’à la ligne d’arrivée à Anse à l’Ane. Entre deux poches de glaces pour le genou de Rose, toutes les Alizés très peu vêtues mais avec beaucoup de boue partagent leurs impressions en faisant la queue aux douches de plage.
En attendant la dernière équipe, loin derrière, les Alizés commencent le repas qui sera interrompu pour nous juste au moment du dessert pour faire une haie d’honneur aux Etincelles, équipe 31, et courir avec elles jusqu’à la ligne d’arrivée. Un joli et pur moment de soutien et de générosité.
A peine la digestion entamée, nous enfilons nos belles tenues de Bibendum d’eau, un peu de crème solaire et nous sommes positionnées (en fonction de notre classement d’hier) sur le ponton pour récupérer notre canoë en bout de plage et remonter en kayak jusqu’à la bouée avant d’entamer le parcours de 8km. Du coup, l’avantage obtenu par les équipes les plus rapides leur permet aussi de grignoter de la distance ! Un petit sentiment d’injustice nous a traversé l’esprit devant ce « double » privilège.
Nous confirmons que le kayak et nous, ça fait …4 ! Malgré notre coordination et notre énergie, ce fichu canoë n’avance vraiment pas vite. Ceci dit, on a quand même réussi à doubler une équipe « amputée » de sa 3ème équipière.
Notre place au classement est inversement proportionnel au nombre de nos ampoules et de nos douleurs dans les bras. Après l’effort, un peu de réconfort à se laisser flotter grâce au gilet puis douche rapide et briefing.
Vendredi 18 novembre
Réveil tonique, réveil en musique à 4h ! Aujourd’hui, on change de bivouac donc tous les sacs doivent être prêts et les tentes vidées avant le départ. Après 1h de bateau et 1h de bus sur des routes à vomi, nous arrivons à Bouliki (Saint Joseph), lieu de départ du trail de 17km avec 1000m D+.
Que dire de ce trail ? très beaux paysages, très humides, très boueux, très vert, très marron aussi. Des racines, des cailloux et de cordes pour nous aider dans la « Boucherie », passage encore plus difficile que les autres. Christophe devra même rajouter des cordes pendant la course tellement le sol est glissant. Vu les difficultés liées au terrain et les capacités de certaines équipes, il était possible de raccourcir le parcours. Notre objectif du jour était de faire le trail dans sa totalité. Ce que nous avons réussi en presque 6h malgré les grosses ampoules sur les grosses « douilles » de notre Gaz’elle C. Malgré la douleur, nous avons couru jusqu’à la ligne d’arrivée. Là, des larmes de soulagement et de frustration de s’être fait doublées dans les derniers kilomètres se sont mises à couler sur les joues où à briller dans les yeux.
Une douche froide et collective nous rendra une apparence un peu plus acceptable pour aller manger. Grâce à la boue, nos vêtements étaient au garde-à-vous.
Après le repas, on part pour notre dernier bivouac à l’Habitation Caritan. Bivouac de « luxe » car presque sec et avec un mignon arbre-séchoir près de notre tente.
Samedi 19 novembre
Dernier jour et une mauvaise surprise pour nous : encore une épreuve de kayak ! Mais avant, 16km de VTT avec un petit dénivelé de 150m. Malgré deux chutes et demi, des descentes caillouteuses, des mares de boue et d’eau sale, du sable et la chaleur, nous avons avalé le parcours comme des championnes. Surprenante performance : 27ème sur 60 !!! Arrivées au point de contrôle, pas de temps à perdre : nous échangeons le VTT contre le kayak et les Camelbaks contre les gilets Bibendum. Ces 2,5km derniers kilomètres de canoë nous ont paru interminables. La fatigue et la pression ont créé des tensions à bord. En plus, deux équipes nous ont rentré dedans en nous dépassant peu avant l’arrivée nous gênant dans notre avancée et se sont permises de nous bousculer en partant pour le sprint final sur la plage. Chose à ne pas faire… Rose, très fâchée, est partie comme une balle nous obligeant à prendre son rythme. Nous doublerons ces 2 équipes indélicates mais ça n’a pas été facile de maintenir cette cadence jusqu’au bout. Nous arriverons à bout de souffle, à bout de force, aux bords des larmes et l’estomac au bord des lèvres. On se pose (ou s’écroule !) dans l’herbe. Rose sera à moitié noyée par une secouriste essayant de la rafraichir. Cette fois, c’est fini. C’est enfin déjà terminé…
La soirée blanche clôture l’aventure avec des remerciements à rallonge, le classement des 3 premières équipes et le film de 22mn résumant le raid. Nous resterons sur la piste de danse jusqu’à minuit pour notre Gaz’elle C(endrillon) et 1h pour les 2 autres. Petite blagounette : Cendrillon avait fermé le château à clé, nous laissant désemparées devant la porte si proche de notre lit douillet tellement attendu depuis 4 nuits !
Dimanche 20 novembre
Réveil en douceur entre 7h30 et 8h. Après le petit-déjeuner, on fait une dernière photo avec notre bannière de sponsors et on part pour Sainte-Luce pour trouver quelques souvenirs à ramener à nos petites familles.
Nous y resterons un peu plus que prévu pour assister au départ d’une course de yoles. C’est une première pour nous 3 de voir s’éloigner en toute légèreté ces petits bateaux colorés avec leurs agiles équipages. Nous serons interpelées par un vieux monsieur qui nous questionne un peu sur le raid et nous raconte beaucoup sa vie.
Nous rentrons vite faire les sacs pour libérer la chambre dans les temps (ou presque !) et nous nous attardons un peu au repas à discuter avec quelques filles (les Fab’uleuses, L’Raid pour Curie, les Raid’ingues, la Team Oxygène).
Du coup, nous ne ferons qu’un passage éclair dans la piscine et nous sortirons de ce bain très rapide pour partir très tôt (5h avant notre vol !) pour l’aéroport. Snif ! Nous sommes partagées entre le regret de partir et la joie de revoir nos familles.
https://www.facebook.com/mamanpuce/videos/1499946640046016/?hc_ref=PAGES_TIMELINE
05/01/2017
C'est avec beaucoup de nostalgie que nous clôturons ces deux années d'aventure. Merci à tous pour votre soutien financier mais aussi moral. Nous sommes fières de ce que nous avons accompli, nous sommes revenues la tête pleine de souvenirs, le corps fatigué et endolori, le cœur plein d'émotions parfois contradictoires et quelques euros pour Fibromyalgie France. L'envie de recommencer est encore un peu dans nos têtes mais le financement est tellement compliqué...
Merci à tous !!